
Rouler avec un moteur Ford Flexifuel, c’est séduisant : un carburant nettement moins cher, plus de 3 800 stations E85 en France et des véhicules pensés pour ça. Mais attention, entretiens plus fréquents et quelques points de fiabilité viennent nuancer le tableau. On vous explique tout, sans détour.
Une gamme réduite, mais encore accessible
Aujourd’hui, seul le Ford Kuga Flexifuel est disponible neuf avec une compatibilité éthanol d’origine. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, on trouvait aussi des Fiesta, Focus, Puma et même quelques Transit Connect dans le réseau. Bonne nouvelle : il reste encore des stocks chez certains concessionnaires… et bien sûr le marché de l’occasion regorge de modèles intéressants.
Des économies réelles… mais pas sans contreparties
Avec un prix au litre souvent inférieur de 1 € par rapport au SP95-E10, le calcul est vite fait. Même avec une surconsommation pouvant grimper à 25 %, le coût au kilomètre reste imbattable. En comparaison, seuls les véhicules GPL et les électriques tiennent la distance.
En revanche, côté entretien, Ford recommande une révision tous les 20 000 km ou 1 an, contre 30 000 km ou 2 ans pour une motorisation essence classique. Pire encore, certains propriétaires témoignent de vidanges imposées dès 6 000 à 8 000 km à cause du système de contrôle intelligent de l’huile moteur, qui s’adapte au type de carburant et de conduite.
Éthanol ou essence : faut-il vraiment alterner ?

On entend souvent dire qu’il faut alterner entre E85 et essence pour préserver le moteur. Pourtant, Ford est clair : pas besoin d’alterner régulièrement.
Le constructeur conseille simplement, en cas de passage d’un carburant à l’autre, de faire un plein d’au moins un demi-réservoir et de rouler 8 km minimum pour que le moteur s’adapte.
Une exception ? Oui : si vous roulez exclusivement à l’éthanol, Ford recommande de mettre un plein d’essence à chaque vidange… sans véritable explication technique.
Fiabilité : le Kuga plus serein que ses frères
C’est LE point qui fait hésiter : la fiabilité. Le Kuga Flexifuel, avec son moteur hybride 2.5 atmosphérique (d’origine Mazda), semble globalement robuste, malgré un rappel en 2024 pour un risque de casse moteur.
Les autres modèles, équipés du 1.0 Ecoboost, ont connu quelques soucis :
- Courroie de pompe à huile fragile.
- Injecteurs parfois remplacés prématurément (probablement liés aux propriétés hydrophiles de l’éthanol).
Rien de dramatique, mais mieux vaut vérifier l’historique d’entretien, surtout hors garantie, car Ford n’est pas réputé pour ses gestes commerciaux.
Notre verdict sur la Ford Flexifuel
Si vous cherchez à réduire vos dépenses carburant sans passer à l’électrique, la Ford Flexifuel reste une excellente alternative. Oui, l’entretien est un peu plus contraignant, mais le coût global reste très compétitif, surtout pour ceux qui roulent beaucoup. Le Kuga sort du lot côté fiabilité, tandis que les modèles à moteur Ecoboost demandent plus de vigilance.
💡 Conseil d’expert : privilégiez un véhicule suivi en concession et respectez scrupuleusement les préconisations d’entretien pour éviter les mauvaises surprises.
En résumé, rouler avec un moteur Ford Flexifuel peut vraiment valoir le coup… si l’on sait à quoi s’attendre.
